Octobre 2025

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Dans l’Ensemble

Hormis un tout petit peu de fiction et quelques bidouilles, ce mois-ci poursuis l’implacable élan, le cycle constant de lecture-écriture de jeux de rôle. Je continue à lire jeux et théorie, et à produire de même.

Fiction

Ce mois-ci, j’ai participé à un atelier d’écriture, qui sera, je l’espère, une fois par mois. Ça a été l’occasion pour moi de revisiter mes univers, et de sortir de ma zone de confort en étant gentiment poussé·e à creuser les descriptions, chose que j’ai beaucoup de mal à faire par moi-même. Je vais prendre une seconde pour détailler un peu cette leçon. En premier lieu, j’évite de traîner sur les descriptions parce que j’ai peur d’ennuyer (aussi parce que moi je m’ennuie souvent assez vite si les descriptions sont trop longues). Je sais aussi qu’il est vain d’essayer de transmettre fidèlement une vision mentale parce que votre imaginaire sera forcément différent du mien, et c’est ok. C’est d’ailleurs une leçon que j’ai apprise il y a très (très) longtemps (la pratique du jeu de rôle a peut-être aidé, puisque le “lectorat” est juste devant, et les écarts d’interprétation sont aussi cruciaux que normaux). Bref, il faut que je travaille sur mes descriptions, et les exercices ont donné ce petit florilège de trois Micro fragments.

Jeu de Rôle

Consommation

J’ai lu « Dream Askew & Dream Apart » sur papier, d’une couverture à l’autre. Je connaissais déjà le système Belonging Outside Belonging, mais le lire noir sur blanc et en entier a fait du bien. J’ai aussi facilité quelques parties de « Dream Askew » itself, pour rajouter une couche de pratique à la couche de théorie sur le haut du (modeste?) mille-feuille de mon expérience.

J’ai suivi de près la sortie de « Girl Frame », par la même autrice de « We Eat Roses to Grow Thorns ». La lecture en a été à la fois très intéressante côté design (on est complètement dans le jeu expressionniste), et très enthousiasmante côté proposition de jeu. J’espère pouvoir le jouer bientôt entre ami·es.

J’ai aussi fait une partie de « Broken Tales », et j’ai immédiatement hacké son système – pardon : imaginé comment hacker son système pour extraire ses magnifiques rôles dans un système encore plus léger et narratif. (Je peux pas m’en empêcher. Hacking is my love language.) D’ailleurs, j’ai pas vraiment d’endroit sur ce site où mettre ce genre de commentaires, hacks, avis, etc sur des jeux (ou autre, en fait) que je n’ai pas écrit… Je pensais aussi faire une liste des articles que j’ai lus et qui m’ont marqués, ne serrait-ce que pour mon propre usage… Bref.

La leçon que j’en tire est de créer des personnages avec peu de moves, mais emblématiques et narratifs, puissants mais contraints, tout en restant ouverts pour que leur faible nombre ne soit pas un problème. Je trouve que ça réduis la charge cognitive de devoir se souvenir de tous les moves accessibles. Je remarque aussi que l’absence de moves communs (« de base ») n’est pas un problème, au contraire, ça renforce l’assymétrie des rôles et compartimente d’avantage leurs responsabilités narratives.

Production

Comme mentionné le mois précédent, j’ai terminé d’écrire ce que j’avais à dire sur la sécurité émotionnelle non-outil, ainsi que mon manifeste article sur le Jeu VoidPunk, qui fait suite aux lectures et écritures du mois dernier.

Bon. J’ai aussi écrit un jeu. J’ai pas fait exprès. Il s’appelle Némésis. Il m’est venu en quelques heures à peine. Il n’a pas encore été testé, et je ne suis pas sûr·e qu’il fonctionne vraiment, mais c’est en fait à la fois le produit de mes consommations récentes (lectures de théorie et séances de jeu) et de mes élucubrations. En fait, c’est même une sorte d’exemple, de preuve de concept, de la théorie que j’ai digérée et recrachée à peu près simultanément. C’est un jeu expressionniste, qui fait suite au manifeste de Jay Dragon. C’est un jeu VoidPunk, qui fait suite à mon propre manifeste. J’y ai aussi accidentellement découvert l’utilisation du Zugzwang en jeu de rôle. (Je ne prendrai pas le temps de détailler tout ça ici, le jeu et les articles qu’il cite ont tous les liens nécessaire.)

Bidouilles

J’ai finalement ouvert une section dédiée aux Hacks de Magic the Gathering, c’est à dire une collection de différentes manières d’approcher ce système pour en faire autre chose que la vache à lait de Hasbro. C’est pour l’instant très work-in-progress, et c’est surtout l’occasion de rassembler plusieurs fragments dispersés, de poser par écrit une ou deux idées floues (ou de formaliser un peu mieux les brouillons qui traînent).

Dans la liste des bidouilles, j’ai assemblé un kit de partie unique pour « De Ka et d’Ichor » : une version largement élaguée, coupée de plusieurs mécaniques, qui fait passer les 34 pages à seulement 9, le tout taillé pour du one-shot. Les règles de progression sont notamment supprimées, ainsi que tous les pouvoirs optionnels, pour se concentrer sur les rôles “nus”, leurs créations et leurs interactions.

Ah oui, et puis j’ai fini de traduire « We Eat Roses to Grow Thorns » en français. Je redemanderai à son autrice si elle ne souhaite toujours pas rendre cette traduction accessible, au moins sur son propre Itch. Bref.