J’ai fait de multiples ajouts pour « Hexa, la Cité-Engrenage » (Penché·e à travers le Temps, Mèrombre, introspection de Thyrio, conte oxydéen). Il est satisfaisant de voir que je ne me suis pas complètement coincé·e sur ce texte, et que j’arrive encore à y revenir, et à raconter les petites choses entre les grandes.
L’origin story d’Ada a été rédigée. Ça a été compliqué pour moi de trouver le juste équilibre et le bon ton pour aborder cet élément très particulier de ce personnage. Et je ne suis pas sûr·e d’y être encore arrivé·e.
En ce moment, j’ai des idées pour un nouvel environnement : Aédir, une ville souterraine à la croisée des trois mondes profonds des Terres Noires. J’ai un bon tas de brouillons pour les lieux et les personnages, et un début de synopsis pour une enquête. (Aucun lien avec le Cycle des Cauchemars – dont Hexa sera le premier livre.)
Talk a été une tentative pour un nouveau jeu. Il n’y a aucun gameplay pour l’instant, mais j’ai réussit à rendre l’ambiance graphique que j’avais en tête. La motivation s’est essoufflée au moment d’en venir au *jeu*. T_T
Shattered Realm : vers la fin du mois, j’ai repris ce projet et j’y ai simplement joué pendant une heure. Ça m’a motivé·e à continuer tranquillement le level design et à réorganiser légèrement la phase de début de jeu des démons. Motivation au détriment de Talk, mais motivation quand même.
Après l’investissement dans une boîte à outils (et les outils), j’ai fait mes premières créations de bijoux artisanaux. Fabriquer quelque chose de concret est tellement satisfaisant. Je ne me rendais pas compte à quel point ça me manquait.
Début des publications : « Gender:Fluid » rendu public et rédaction de « From Male and Back Again » et « Ni Binaire Ni Indécis·e ». La décision de m’exprimer publiquement sur ce sujet n’a pas été facile à prendre, mais je pense que c’était la bonne chose à faire.
Ce mois a été riche en nouveautés. J’y ai surtout mis en place des éléments de structure qui, je l’espère, me serviront longtemps. Les bijoux artisanaux sont une chose, mais le changement de fond s’est fait pour moi sur l’utilisation des outils numériques pour structurer mes activités. Publier mes créations, quelles qu’elles soient, sur les réseaux sociaux et par le biais de ce blog mensuel, me crée une sorte d’attente envers moi-même. Elle me donne aussi un moyen de mesurer ce que j’ai accompli et me motive à continuer.
J’espère aussi, par ces moyens, garder plus clairement à l’esprit mes projets en cours, et éviter cette tendance à en commencer sans cesse et à les oublier au profit des nouveaux qui viennent les remplacer dans mes pensées immédiates. Par exemple, m’être détourné·e de Talk après les premiers résultats graphiques m’inquiète. J’espère garder précieusement cette petite inquiétude et conduire délicatement mon inspiration à y retourner.
J’aimerais aussi me donner des objectifs atteignables. Hexa et Shattered Realm sont des puits sans fond, où je pourrais investir une quantité de temps inimaginable sans en voir le bout. Noter le travail que j’y verse me permet de prendre la mesure de mon avancement et de ne pas me sentir complètement impuissant·e à l’amener jusqu’à un terme lointain. Mais ce sont des projets de très longue haleine et faire passer leur réalisation en priorité n’est absolument pas raisonnable. À l’inverse, commencer des projets plus modestes avec un objectif atteignable à relativement court terme (comme Talk et Aédir) – et les réaliser ! – me permettrait d’éviter d’encombrer mon esprit avec trop de projets « en cours ». C’est le cas de « Le Retour de Nhaar », le scénario de jeu de rôle que j’avais en tête depuis des années ; je l’ai mis en priorité et achevé de rédiger le mois précédent, et à présent, non seulement j’ai un scénario « terminé », mais en plus il ne m’encombre plus. Me donner un objectif et m’y tenir est plus contraignant sur le moment mais tellement plus gratifiant sur le long terme.
« Hexa, la Cité-Engrenage » en était à un point un peu douloureux où il me fallait retourner sur ce très gros texte (un livre, quelle idée ?!) et rajouter beaucoup d’éléments pour expliquer, raconter le pourquoi et le comment, alors que je n’avais que l’envie de m’en débarrasser, de passer à autre chose, et de revenir plus tard expliquer tout ce qui avait été laissé dans l’ombre. Je n’aime pas que ma narration soit linéaire. Je veux que mes histoires soient comme de vraies histoires que l’on raconte ; on en connaît les grandes lignes, mais un ami nous en livre une anecdote méconnue qui jette un éclairage différent sur un événement ou les motivations d’une action ou le contexte d’une décision d’un protagoniste. On en apprend plus sur les raisons et le passé, ou les conséquences et le futur, mais pas toujours dans le bon ordre. La compréhension que l’on a d’une histoire évolue de manière organique et non-linéaire ; je veux que mes histoires soient ainsi. Je ne veux pas vous montrer un film clair et chronologique (je ne veux pas *seulement* vous montrer ça). Je veux vous raconter une histoire aux ramifications complexes, vous montrer un univers riche et vivant, des personnages ambigus et mystérieux. J’aime les histoires qui commencent par la fin.
Mon inspiration est comme un animal sauvage ; je ne peux pas l’atteler et la mettre au travail jusqu’à ce que mon champ soit labouré de bout en bout. Je peux tenter de l’apprivoiser (et avec le temps, je m’en sors pas trop mal), mais au final, je ne peux que profiter de sa présence lorsqu’elle est là, la suivre là où elle va, et espérer qu’elle ira là où ça m’arrange. Un peu comme la chance, en quelque sorte.
Je suis heureux·se d’avoir pu m’atteler à ces ajouts sans trop me forcer. J’espère que les ajouts suivants viendront assez aisément, mais je ne peux qu’espérer. J’espère qu’Aédir sera pour moi une distraction agréable sans me dévoyer, et j’espère pouvoir mener ce petit projet à son terme avant qu’Hexa ne l’étouffe et n’en fasse un projet « en cours » de plus.
Un autre point central de ce mois-ci a été mon choix de rendre public (et de produire) des textes qui parlent de mon voyage à travers le spectre du genre. Expérimenter et parler de ce sujet me permet d’avancer de manière consciente et délibérée. Pour l’instant, les retours spontanés ont été rarissimes ; j’ai presque toujours été à l’origine de la conversation, mais j’imagine que c’est normal, c’est une chose personnelle qui me travaille autant que je la travaille, et le reste du monde est un témoin sûrement trop peu concerné pour venir me questionner, du moins pour l’instant. (Vous qui lisez, sachez ceci : je suis ouvert·e à la discussion et je répondrai avec plaisir à vos interrogations.)
D’ailleurs, les premiers effets de l’épilation laser de ma barbe (que j’ai commencée en tout début de mois) commencent lentement à se voir. J’ai hâte que ce soit chose faite, mais je suis aussi rassuré·e ; j’avais peur de devoir attendre encore un an avant de pouvoir en profiter. (Bon ; c’est encore loin de « passable », mais au moins ça fait effet.) Peut-être que si assez de personnes sont intéressées, je ferais un article pour parler de cette expérience.
Je suis toujours très mal à l’aise en exprimant tout ça. J’ai peur de choquer, ou d’ennuyer. Ça me donne l’impression de jouer les m’as-tu-vu. C’est très loin de ma zone de confort sociale, de mon introversion naturelle. Je me sens vulnérable. Mais je crois que notre société a besoin de ça. De personnes tranquillement « out » qui prouveraient que la société évolue, qui permettraient à celles et ceux qui se cachent et qui hésitent de se sentir plus à l’aise. J’espère que ça servira à d’autres.
Fabriquer du concret m’a vraiment fait plaisir, mais je trouve que ce n’est pas encore assez. Les éléments (perles, crochets, etc) coûtent relativement cher et je ne peux pas me permettre de fabriquer des dizaines de boucles d’oreilles chaque mois (même si j’aimerais bien). Si j’arrivais à en vendre, je pourrais utiliser cet argent pour en faire d’autres et recommencer le cycle. J’espère que le bouc(l)he-à-oreille va tranquillement se mettre en place. Il faudrait que je trouve le moyen de forer des petits objets pour en faire des perles ou des breloques. Un fer à souder ouvrirait aussi des possibilités très intéressantes. J’ai vu de la « résine cristal » dans un magasin d’arts créatifs, et j’aimerais beaucoup essayer de créer des inclusions à porter en boucles ou en colliers.
J’ai aussi, et depuis longtemps, envie de me remettre à la peinture de figurine. Ce serrait un bon exutoire à mes envies de bricolage, et j’ai discuté avec le gérant de ma boutique habituelle de Magic qui vend aussi des figurines et de la peinture ; son enthousiasme à répondre à mes questions techniques a été contagieux. Ça me rappelle aussi que j’avais fait des moulages en plâtre pour faire des briques et des murs de décors pour figurines. J’ai toujours les premiers moules dans un carton.
Je ne compte pas abandonner les bijoux, loin de là ! J’ai en tête des idées à base de petites fioles remplies de sels colorés… J’ai hâte de voir ce que ça peut donner.
Je sais qu’il serrait déraisonnable de se remettre sérieusement à Shattered Realm, pourtant ça donne envie. Il faudrait que je nettoie le chemin de progression des démons et que je fasse le premier vrai donjon, mais la gestion des PNJs et des combats est encore un peu bancale. J’ai très envie d’exploiter les graphismes des forêts (corrompue et souterraine, surtout), mais pratiquement aucune idée de level/game design pour ces régions. Nous verrons…
J’ai peur de laisser Talk glisser lentement de côté. Il faudrait que je me mette un coup de pied aux fesses et que je code le système de conversation (ce qui est un peu censé être le cœur du jeu ><), à partir duquel je pourrais commencer à poser un peu de level design et de contenu, et rajouter des fonctionnalités à partir de là. Le manque d’objectif clair, de condition de « victoire » me coince un peu, mais c’est un jeu qui est sensé ne pas avoir de victoire ni de défaite. Compliqué.
Et ensuite ? J’aimerais beaucoup réaliser « Death, Demons and Darkness » ; le pitch et le game design me sont venus très rapidement, mais la première ligne de code a coincé. Peut-être que je devrais trouver des graphismes inspirants (j’en ai un en tête ; il faudrait que j’essaye) et… il n’y aura plus qu’à s’y mettre (ce qui risque d’être le plus dur). Mais pas avant Talk. Par pitié, pas avant d’avoir amené Talk dans un état au moins satisfaisant.
Hexa va continuer en toile de fond. Je sais qu’il faut que j’ajoute une péripétie pour la mécanisation de l’Horloger en préparation de sa rencontre avec Oracle, et que je trouve le moyen de planter les graines de son « secret » en amont pour éviter que la fin de son arc ne semble sortir de nulle part. Peut-être vis-à-vis de Thyrio, durant la traversée des plaines d’Oxyd.
Je n’ai pas encore posé une seule ligne pour Aédis, mais le travail préliminaire est bien avancé. L’environnement et les personnages sont assez riches et ils me plaisent beaucoup ; les bases de la petite intrigue sont plantées et solides. Encore une fois, le tout c’est de s’y mettre.
J’ai plusieurs idées de sujets à aborder. Ce ne sont pas des promesses, mais des idées.
En premier lieu, j’ai déjà travaillé sur un article où je détaille ce que j’ai déjà vaguement abordé dans les autres : mon idée d’un « espace des genres », une manière de le conceptualiser et de le déconstruire. Je n’aime pas avoir l’air de donner des leçons (essentiellement parce que je n’ai pas de leçon à donner !), mais si je « partage ma vision des choses », peut-être que c’est plus acceptable.
J’ai aussi envie de réfléchir et de partager des idées pour explorer des expressions de genre masculines alternatives. Je trouve que la féminité a énormément de manière différentes de s’habiller, et que la masculinité se retrouve trop souvent confinée à « jean-baskets ».
Et puis j’ai des petites idées qui me trottent dans la tête… « Nous sommes des collections de masques » (et ce n’est pas une mauvaise chose !). « Féminité intérieure / Féminité extérieure ». Ces idées sont souvent amenées par des conversations, qui se transforment en monologues intérieurs, une fois de retour dans ma solitude de confort, et mon impulsion à en faire un texte cohérent dépend beaucoup de la fréquence de ces conversations sporadiques.
Je ne compte rien publier dans cette section pour le moment.
Si j’en parle ici, c’est justement pour ne pas les oublier.
Côté jeux vidéo, « Death, Demons and Darkness » continue à occuper une place dans ma tête (et dans mon cœur), mais il y a Talk (un peu coincé) et Shattered Realm (un peu trop gros) au-dessus. Je n’oublie pas non-plus mes velléités de revenir un jour sur Ultra Portal et la saga des champignons dans l’espace. Probablement juste en dessous de DDD.
Pour les nouvelles, je trouve que je m’en sors pas trop mal. La Garde de Vembrume et le Jour des Cauchemars glissent lentement de côté, mais ils ont eu leur spotlight, récemment. (Sabrh a encore quelques répliques bien intenses de côté, mais j’ai peur que ce soit compliqué, dans l’immédiat.) Je pense aussi toujours à Nyss, qui a eu un sursaut il y a quelques mois, et je n’oublie pas mes envies d’univers post-humain, de race insectoïde et de civilisation non-humaine. J’ai aussi beaucoup d’inspiration floue autour d’Hexa (pas le livre, le monde) ; j’ai un squelette de synopsis pour « Sept et Treize », et l’univers est déjà tellement riche pour cette nouvelle, c’est un crime de ne pas l’avoir exploité plus que ça dans Hexa (le livre) ; et j’ai récemment écrit un fragment de texte qui m’a rappelé ce que je voulais faire avec « Décollage du Brise-Nuage », pour lequel il ne me manque plus qu’un prétexte, un conflit sur lequel étendre le texte.
Niveau jeux de plateau, j’ai un gros blocage sur « Le Trone du Haut Cendrelin ». Le design est stable et il a l’air vraiment fun ; le prototype est moche, mais il tourne. Il ne me faudrait pas beaucoup de temps et de motivation pour en faire un prototype plus pratique et plus développé. Malheureusement, la motivation, pour ce projet, il semblerait que ce ne soit pas encore ça…
J’ai aussi des idées de système de jeu de rôle, ou de « jeu de plateau narratif », qui se déroulerait en Hexa, et où les personnages incarneraient des créatures mécaniques affiliées à l’un des six Maîtres d’Hexa. Il faudra que je remette la main sur ces brouillons.
Et tant qu’on parle de jeu de rôle, il faudra que je continue la section Univers du livre de règles des Terres Noires, un jour. Mais ça aussi, c’est un puits sans fond, et je n’ai pas vraiment la tête à ça, ces temps-ci.
Peut-être un jour des articles ou des podcasts sur l’écriture d’invention et le game design ? Peut-être, peut-être…
Je suis sûr·e que j’oublie encore quelque chose.
J’espère que vous avez passé un excellent mois, que votre rentrée, quelle qu’elle soit, se passe bien, et que vos projets avancent et se réalisent. Je vous souhaite de profiter de ce moment particulier de l’année pour prendre de bonnes résolutions (des vraies, pas comme celles que l’on prend début janvier et qui meurent avant février), et de prendre soin de vous sur le long terme.
N’hésitez pas à m’écrire en retour pour me parler de ce que vous créez, de ce que vous vivez en ce moment. Ça me fait toujours très plaisir d’avoir des nouvelles de mes amis un peu plus concrètes que « ça va bien ».