Le Dernier Crépuscule

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Cette fois-ci, il n’y aura pas de post-apocalypse ! Luttez tant que vous le pourrez, mais souvenez-vous : chaque chose a une fin.

Règles

Introduction

Lisez cette introduction à voix haute.

Le monde, quel qu’il fut, n’existe plus.
La Lune a disparu, et les nuits sont aussi noires que les entrailles de la terre.
Le Soleil, désormais seul dans le ciel, attend son Dernier Crépuscule.
Le Dernier Enfant vient de naître. Plus personne ne viendra à la vie en ce monde.
La Mort, ultime Cavalière de l’Apocalypse, est venue s’asseoir silencieusement au milieu du monde. Elle égraine patiemment les dernières vies de l’humanité.
La Guerre, première des Cavalières de l’Apocalypse, est en train d’engloutir la Terre dans le Ragnarök.
Ceci est la fin du monde, et cette fois-ci, il n’est plus question de le sauver, mais d’accepter que chaque chose a une fin.

Personnages

Choisissez votre personnage et lisez son paragraphe à voix haute.
Si ce personnage n’a pas de description détaillée, ou si vous le préférez, inventez votre propre description, voire votre propre personnage.

Je suis le Dernier Vampire.
Je peux me changer en créatures plus cauchemardesques que les monstres du Dernier Fléau ; la magie du sang et des ténèbres n’a plus aucun secret pour moi.
Au cours des millénaires, j’ai acquis tant de pouvoirs que même la Mort n’a plus aucune emprise sur moi.
Je ne peux plus mourir, même si je le souhaitais… et à l’heure où tout espoir s’éteint, je redoute la perspective de l’éternelle solitude qui viendra lorsque la Dernière Babylone sera balayée.

Je suis la Dernière Impératrice.
Je règne sur la Dernière Babylone. Je suis l’espoir de l’humanité, et je ferai tout pour mettre fin à cette guerre, raviver le Soleil et ramener la Lune dans le ciel. Je trouverai une cure à tous les maux qui nous assaillent, je rendrai sa fertilité à notre terre et à notre chair… ou je mourrais en essayant.
Je règne sur tout ce que l’humanité compte encore de soldats, chevaliers, mages, ingénieurs, artisants ; nos casernes et nos greniers sont remplis ; nos temples et nos forges résonnent de clameurs. Si nous ne survivons pas, nulle autre cité ne le pourra.

Je suis la Dernière Liche.
Pendant des millénaires, j’ai triché avec la Mort, par magie, science et ruse combinées. J’ai accumulé mille reliques, mille grimoires, mille artefacts aussi anciens que moi, tous aussi précieux et redoutables les uns que les autres.
La Dernière Guerre ne m’effraie pas, car je suis l’une des créatures les plus puissantes au monde.
Il n’est aucune épreuve que je ne puisse traverser en puisant parmi mes trésors ancestraux… hormis peut-être la dernière, que je redoute tant.

Je suis la Dernière Dryade.
Je suis la dernière forêt, le dernier arbre, la dernière brassée de feuilles vertes en ce monde. Je porte le dernier bourgeon qui espère encore un dernier matin.
Je porte l’âme et la mémoire d’un continent entier, le souvenir de chaque ruisseau, chaque clairière, chaque vallée.
De ma sève je puis encore tirer force, magie et compassion. De mes branches je puis encore tirer nourriture, fraîcheur et abris. Les derniers oiseaux viennent à moi, et je sais que leur chant n’est pas un espoir, mais un adieu.

Je suis la Dernière Sorcière.
Je suis le Dernier Elfe.
Je suis la Dernière Fée.
Je suis le Dernier Poète.

Règles

Lors de chaque chapitre, lisez à voix haute le passage narratif de ce que subit l’univers.
Ensuite, à tour de rôle, chaque personnage raconte comment iel survit en répondant à ces questions :

Personne ne peut sauver le monde.
Personne ne peut vaincre une cavalière de l’apocalypse.
Si un·e PJ manque d’inspiration pour un chapitre, iel peut parler en dernier. À sa demande, les autres peuvent lui donner des idées, mais s’iel ne peut pas (ou ne souhaite pas) raconter comment iel survit, iel raconte à la place comment la cavalier de l’apocalypse de ce chapitre l’emporte.
(Mort n’est pas un chapitre, mais un épilogue. Chaque PJ survivant peut raconter comment iel accepte sa propre mort, ou ne rien dire.)

Chapitres

Guerre parcourt le monde, sous les traits d’une démente ivre de sang, et elle ne connaît nulle clémence, nulle frontière, nul répit. Les créatures du Dernier Fléau sont partout, et partout l’humanité leur est confrontée. Les armes les plus puissantes et les sortilèges les plus cataclysmiques ne sont pas sans effet sur elles, mais ni le feu ni la glace, ni la science ni la magie, ni la coopération ni le courage ne viennent à bout de leurs cohortes infinies.
Battez-vous tant que vous le voudrez ; le Ragnarök a commencé, et il ne s’achèvera que lorsque le monde sera entièrement consumé.

Conquête a méticuleusement avalé le monde, puis, sous les traits d’une impératrice sans visage, elle est venue s’asseoir devant les remparts de la Dernière Babylone. Les créatures du Dernier Fléau recouvrent chaque arpent de terre en dehors, et pas une heure ne s’écoute sans qu’elles ne tentent inlassablement de franchir ces défenses. Les derniers guerriers meurent uns à uns pour tenter d’en endiguer le flot intarissable, mais chaque sacrifice ne fait que retarder l’inéluctable.
Résistez tant que vous le pourrez ; le Dernier Siège a commencé, et il ne s’achèvera que lorsque ces murs seront poussière.

Pestilence a fait une entrée fastueuse dans la Dernière Babylone et, sous les traits d’une magnifique femme défigurée, elle tient salon devant le Dernier Puits. Les derniers médecins, les derniers scientifiques, les derniers guérisseurs se succèdent devant elle, mais nul ne trouve la réponse à son ultime devinette. Et tandis que tout le monde tente d’enrayer l’épidémie, les cadavres s’amoncèlent aussi haut à l’intérieur des murailles qu’à l’extérieur.
Cherchez tant que vous le pourrez ; la Dernière Peste est sur vous, et nul remède ne viendra vous en délivrer.

Famine est discrètement apparue à l’intérieur de la Dernière Babylone, et sous les traits d’une vieille femme maigre, elle erre dans les rues de plus en plus silencieuses. Les suppliques et les lamentations naissent à son approche, et se taisent dans son sillage. Elle tient dans ses bras le Dernier Enfant, et nulle mère ne parvient à l’arracher à l’emprise d’airain de ses bras faméliques.
Économisez tant que vous l’espérez ; le dernier jeûne a commencé, et la Terre ne vous donnera plus jamais rien.

Ténèbres a éteint le Soleil. Sous des traits que nulle ne put apercevoir, elle a recouvert le monde. Les lanternes brûlent encore dans les rues de la Dernière Babylone, mais elles s’éteignent une à une à son approche, laissant toujours son visage dans l’ombre. Dans les places et les jardins qui n’ont pas encore été ensevelis sous les cadavres et les gravats, on brûle tout ce qui peut l’être dans de grands brasiers, mais bientôt les flammes s’amenuisent, le combustible vient à manquer, et Ténèbres vient silencieusement prendre place autour des braises.
Priez tant que vous l’osez ; le Dernier Crépuscule est tombé, et l’aube ne vous sera plus jamais rendue.

Il ne reste plus rien, plus personne, plus de bruit, plus de mouvement, plus la moindre lumière… Et il n’y en aura jamais plus. Fermez les yeux. Folie, la penultième cavalière, est parmi vous, et la réalité se délite lentement sous ses doigts. Vous entendez encore les voix des derniers êtres qui vous entourent, et votre propre voix, lorsque vous osez parler. Le passé que vous évoquez vous semble si vivant, si lumineux, si réel… Mais a-t-il vraiment existé ? Votre mémoire est-elle fiable ? Quelle preuve vous reste-t-il ? Quelle preuve sinon vos mots, et les mots qui vous entourent ? Croyez-vous encore les mensonges que vous vous racontez à vous-mêmes ? Comment parvenez-vous à lutter encore contre la folie, alors que plus rien autour de vous n’a de sens ?
Parlez tant que vous l’osez ; il n’y a déjà plus personne pour vous écouter, et le Dernier Silence tombera avec vos dernières paroles.

Mort était assise à vos côté depuis le tout début. Depuis votre premier souffle. Compagne silencieuse de chaque précieuse seconde qui s’écoulait de votre vie. Votre cœur a battu inlassablement depuis vos premiers instants, et à présent, après toutes ces épreuves, il va enfin pouvoir se reposer. L’ultime cavalière se penche à votre oreille et vous murmure : « Alors ? Dis-moi… Tous ces efforts en valaient-ils la peine, en fin de compte ? »
Mais votre réponse ne franchit pas vos lèvres.
Votre cœur a cessé de battre.
Ceci est la fin du monde.

Crédits

Par Tiamat.
Remerciements : Carole, Emma.