Décembre 2020

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Rapport d’Activité

Fiction

Rédaction et publication de « Le Temple de Chardons ». Ma mère m’avait raconté une anecdote vécue de l’un de ses voyages. Cette anecdote m’a habitée pendant longtemps, me laissant songer à ce dépaysement, ces rencontres sans mots, ces échanges entre humains au-delà du langage. Ce fragment de fiction n’a pratiquement rien à voir avec cette anecdote. Il est traversé par ses propres enjeux. Enfin, le focus se rapproche un peu de l’Horloger. Si peu…

Publication de « Le Sanctuaire Au-Delà de l’Horizon », écrit petit à petit durant ces derniers mois. J’avais parlé d’un méta-récit, dans mes derniers rapports mensuels. Le voici : un personnage a vécu le Jour des Cauchemars et se met en quête de réponses. Toute l’histoire, que Thyrio et l’Horloger ne font qu’entamer, est vue à travers les yeux de ce personnage. Chaque nouvelle est l’un des fragments, l’un des savoirs vivants que lui livre cette mystérieuse “Connaissance dans le Sanctuaire”. Mon histoire est fragmentée, décousue, non-linéaire. Je ne veux pas l’aplanir ; au contraire, je veux l’éclater, vous la montrer de la même manière que je la perçois, de la même manière que je la vis.

Rédaction et publication de « La Question Qui n’Aurait Pas Du Être ». Presque une suite au Sanctuaire Au-Delà de l’Horizon. Mais qu’est-ce qu’une suite, en dehors du temps ? Ce fragment a été très brutal à écrire, pour moi. J’ai conscience de jouer avec le feu. Je vous déconseille de le lire si votre état émotionnel est instable, et je vous recommande de prévoir quelque chose de simple et d’agréable à faire juste après. Je répète les mises en garde spécifiques ici : ce texte comporte une description de cauchemar et une description de suffocation.

Craft

Fabrication d’un vitrail en papier de soie. Tracé à la règle transparente (c’est de la triche tellement ça simplifie les choses) et au crayon blanc, découpé au scalpel et à la règle en fer, collé au pinceau et à la colle blanche. Plusieurs heures, dont les dernières accompagnées de la première saison du podcast radiophonique fictionnel « Welcome to Nightvale ».

Quelques bijoux en objets trouvés, au début du mois. Rien d’extraordinaire, mais c’est particulièrement satisfaisant de donner une seconde vie à des objets perdus, cassés ou inutiles.

Médias Consommés

Jeu vidéo « Dishonored 2 ». Premier playthrough avec Corvo, aucune victime, aucune détection. Je me replonge avec délectation dans cet univers steampunk et – oserais-je dire – délicatement lovecraftien, et dans son gameplay ouvert et exigeant. Exploration, furtivité, précision… mes pantoufles vidéoludiques.

Série Netflix « The Queen’s Gambit ». Un personnage principal féminin, une narration audacieuse dans ses choix, de nombreux sujets abordés en finesse, le tout dans une œuvre de qualité (acteurs, photo, costumes, musique). Sept épisodes. Je recommande.

J’ai été pratiquement incapable de lire, ce mois-ci.

Dans l’Ensemble

La machine se remet lentement en route. Ce n’est que depuis la fin du mois que j’ai réussi à écrire. Je suis immensément soulagée de constater que j’en suis juste encore capable. Les images viennent, et même si ma plume me semble encore très gauche, c’est plus une question de talent à raffiner que de “magie” à retrouver. J’ai enfin une chambre, un bureau, une connexion internet. Le quotidien se met en place, le temps libre se dégage petit à petit, l’ennui point enfin et aiguillonne la créativité, qui se remet à avancer maladroitement sur les rails des projets passés. Je suis de l’autre côté de l’horizon. Enfin.

Actuellement

Fiction

J’ai déjà écrit un fragment concernant l’Horloger, très proche du Temple de Chardons (mais il compte pour janvier), et j’aimerais poursuivre, toujours dans la même veine, sur ce qui se passe juste après « l’Heure de Mourir » (spoiler : la fin n’est pas la fin). J’ai envie, comme annoncé à travers l’histoire du personnage d’Horizon et du Sanctuaire, d’éclater le récit, de dégager une trame qui se concentrerait essentiellement sur Thyrio, et d’étoffer celle qui suivrait plus intimement l’Horloger. Les deux partageraient des moments communs, mais auraient des fragments plus personnels qui s’inséreraient dans cette temporalité préétablie. Bref : il faut que je dissèque « Hexa » pour lui rendre son aspect originel, une collection de fragments plus ou moins linéaire, et que je pose au propre une première version de la Cartographie des Questions et des Réponses que crée Horizon.

Aédir continue à venir me visiter, parfois. Des rêveries de dryades fongiques albinos, essentiellement. Je n’oublie pas le Banquet d’Azaroth, non plus, dont le cœur est déjà rédigé dans un carnet.

Côté Terres Noires, j’ai cette persistante image d’une kère sur une falaise. En réalité, j’ai la nouvelle entière en tête depuis plusieurs mois, scène par scène, couleurs et détails, mais elle est liée à des sentiments douloureux qui ne veulent toujours pas se laisser approcher.

Si je retourne vers Hexa, comme c’est mon projet, je vais aussi avoir envie de parler à nouveau de Prototype, et du conflit entre Sept et Treize, et des préparatifs de décollage du Brise-Nuage, et de l’oracle.

Craft

Je n’arrive pas encore à peindre. Depuis… combien ? Douze ans ? Peut-être plus ? Je ne perds pas espoir. J’y pense, souvent. Tout est prêt, tout est là : pinceaux, acrylique, figurines nues. Tout est prêt, sauf moi.

J’ai aussi mis la main sur un immense stock de petites pièces métalliques, durant ce déménagement. De quoi bricoler des bijoux hexans jusqu’à la fin des temps.

Jeux

Je travaille actuellement sur ce qui était à l’origine une réécriture de « Song of Blades and Heroes », un système léger et adaptable de jeu de figurines. Finalement, c’est devenu un projet à part entière, dont le cœur est très éloigné de SoBH, même si la philosophie d’escarmouche reste similaire.

Consommation

En plus d’intégrer mes consommations multimédiatiques à ces rapports mensuels, j’ai aussi décidé de me tenir loin des jeux “sans fin” auxquels je suis accro, et de me concentrer sur des jeux narratifs avec une vraie fin, achevables en quelques dizaines d’heures au plus.

J’ai sous le coude le DLC de Dishonored, « Death of the Outsider », sans oublier un second playthrough du 2, que je compte faire avec Émilie en assassin furtif.

Ces soldes ont également été l’occasion d’acquérir « Hellblade, Senua’s Sacrifice », qui se dispute le haut de ma pile “à jouer” avec Dishonored.

À Bientôt

Plus que tout, je vous souhaite l’espoir. Celui que j’ai brièvement perdu ce dernier jour de l’an. Cet espoir, si fragile, dans ces moments difficiles, que tout ira mieux. Pas la confiance aveugle, pas la vaine croyance, mais le véritable, l’intime espoir qu’on finira par s’en sortir. Pas miraculeusement, pas individuellement, pas seul et par son propre effort, mais ensemble. La pandémie attaque ce que nous avons de plus précieux, en tant qu’humains : le lien. Il est devenu plus difficile que jamais à conserver, à créer, à recréer. Et d’autant plus précieux.

Gardez espoir.